Lettre aux Maldiviens et à ceux dont les îles seront englouties
Chers Maldiviens en exil,
Je ne sais où adresser cette lettre car j’ignore où vous êtes. Si vous faites partie des plus chanceux, peut-être êtes-vous dans un de ces gratte-ciel surpeuplés installés sur l’une des îles artificielles flottant au large de la Nouvelle-Zélande. Dans le cas contraire, vous êtes sans doute dans un camp de réfugiés détrempé à l’extérieur de Thiruvananthapuram, la capitale du Kerala, dans le sud de l’Inde. Je sais, en tout cas, où j’ai peu de chance de vous trouver : à Shanghai, New York, Bombay, Singapour, Hô Chi Minh-Ville ou Rangoun. Ces grandes métropoles, imprudemment construites au bord de l’eau par les puissances coloniales, seront submergées quelques décennies seulement après les Maldives.
Avez-vous la nostalgie de votre pays ? Avant que les vagues ne recouvrent vos îles, c’était un lieu paradisiaque. Des îles si basses qu’elles étaient insoupçonnables, dépassant à peine du niveau de l’eau. Au-dessus, le ciel formait un vaste dôme bleu, empli, au crépuscule, d’imposants nuages roses. Le sable de corail blanc était si pur que même les eaux profondes offraient des nuances de bleu turquoise incomparables. Des bancs de poissons, bleu argenté, nageaient entre les récifs de corail, amoncelé au cours des siècles pour former ces atolls. Chaque année, d’énormes raies manta de plus d’un mètre d’envergure s’invitaient dans les lagons pour se nourrir de micro-organismes abondants. Elles effectuaient des sauts incroyables, comparables à une danse joyeuse.
« Le corail est désormais mort, fragilisé par la hausse des températures et l’acidité de l’eau. »
Lors de mon séjour sur vos îles en 2019, tous les signes étaient là. À Addu City, la deuxième ville du pays, l’eau s’était accumulée dans les rues, des flaques blanches et saumâtres stagnaient indéfiniment. L’eau douce avait disparu, souillée par la montée du niveau de la mer et contaminée par la pollution. Avec la baisse des précipitations, les capsules d’eau douce des atolls ne pouvaient plus se reconstituer. Au XXe siècle, on pouvait encore creuser un puits presque partout pour s’approvisionner en eau potable. [Mais en 2019], à Malé, qui était naguère votre capitale, les gens dépendaient d’une usine de dessalement.
Dans votre exil climatique, vous avez peut-être lu la lettre que vous adresse William T. Vollmann. Intitulé Carbon Ideologies [2018, non traduit en français], ce texte de 1 500 pages, en deux volumes, nous dit comment nous en sommes arrivés là. Vous avez peut-être eu du mal à le lire, non seulement à cause de sa longueur, de ses tableaux compliqués et de ses digressions agaçantes, mais aussi parce que sa lecture était trop douloureuse. Y sont exposés notre stupidité et notre égoïsme sans bornes, notre refus de voir la réalité qui se trouve sous nos yeux, notre rejet de la science au profit de charlatans. Tout cela vous a condamnés à subir des journées où le thermomètre affichait 50 °C et à essuyer chaque année des tempêtes qui, autrefois, n’arrivaient que tous les mille ans. La plupart des gens peuvent encore vivre dans leur pays. Ils sont certes, brûlés, grignotés par les eaux, ravagés par les incendies et les inondations. Ce n’est plus votre cas. Vos îles ont fini par être abandonnées, les derniers habitants vivant sur des plateformes flottantes amarrées à du corail mort.
« Avez-vous toujours un passeport ? Votre pays existe-t-il encore ? Les ambassades sont-elles votre seule terre maintenant ? »
Les universitaires ont déjà commencé à s’intéresser au sujet. Les Maldives resteront-ils encore un pays avec un siège à l’ONU, un indicatif téléphonique et un drapeau si le pays n’a plus de territoire et si son peuple n’est plus réuni en un seul endroit ? À quel moment allez-vous cesser d’exister en tant que nation ? En vertu de la Convention de Montevideo [de décembre 1933], un État doit avoir une terre qui doit abriter la majorité de sa population. Si un État refuse de reconnaître une personne, celle-ci devient apatride, un sujet qui existait bien avant la disparition de votre pays. Mais si votre État disparaît, vous n’êtes pas officiellement apatride, vous n’existez tout simplement plus du tout en vertu du droit international. Quand j’ai écrit cette lettre, nous n’avions de réponse. Et personne n’en cherchait d’ailleurs.
Au début du XXIe siècle, votre pays a fait un pari fou. Les Maldives se sont lancés dans une forme de tourisme qui était probablement l’une des plus polluantes du monde. Certains des plus gros avions débarquaient des touristes après une dizaine d’heures de vol. Ils étaient conduits par de puissantes vedettes ou des hydravions vers leurs hôtels, qui fonctionnaient avec des usines de dessalement et des générateurs vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Toute la nourriture était importée, en grande partie par voie aérienne. En haute saison, les jets privés étaient si nombreux qu’ils devaient atterrir à Colombo, la capitale du Sri Lanka, à plus de 800 kilomètres de vos îles. Une pollution qui ne faisait qu’aggraver les gaz à effet de serre qui allaient réchauffer les océans et faire monter les eaux. La centaine de complexes touristiques, chacun situé sur un atoll différent, nourrissait le fantasme de vivre sur une île déserte avec tout le confort possible. Tout cela grâce à une débauche de dépenses et d’émissions de gaz à effet de serre.
« Les Maldives pensaient qu’en offrant aux oligarques russes et aux princes saoudiens des villas à 65 000 dollars par nuit, le pays aurait les moyens de survivre à la montée des eaux. »
Cela n’a pas marché. Non pas pour des questions d’argent, mais parce que la volonté d’investir cet argent de manière efficace n’était pas là. Votre pays était le plus riche d’Asie du Sud. Mais vos politiques étaient corrompus, vos oligarques trop gourmands, vos gangs violents et votre peuple démoralisé par son quotidien dans l’un des endroits les plus bondés et les plus chers de la planète. Malé semblait toujours au bord de la paralysie totale, les rues tellement embouteillées que l’espace entre les cyclomoteurs, les gens et les camions de livraison avait disparu à jamais.
Cette nation de pêcheurs, d’agriculteurs, de commerçants et de marins éclatée sur 180 atolls (sur environ 1 000 au total) s’est retrouvée confrontée sans transition à la modernité. En moins de cinquante ans, ce pays isolé et pratiquement inconnu est devenu un endroit où les touristes étaient quatre fois plus nombreux que les habitants. Le tsunami du 26 décembre 2004, qui avait balayé les îles, [et fait 250 000 victimes dans la région] fut une sorte d’événement prémonitoire. Certains ont trouvé refuge dans la religion. De plus en plus de femmes se sont voilées, et de plus en plus d’hommes ont pris le chemin de la mosquée. En 2008, la démocratie a finalement été instaurée. Instable et fragile, comme toujours après des décennies de dictature. Le premier président élu par le peuple a été renversé. Le suivant a truqué l’élection, fait revenir aux affaires les proches de l’ancien dictateur et pillé allégrement l’argent de l’État.
Sa folie des grandeurs et son incompétence lui ont valu rapidement une cuisante défaite électorale, et ceux qui étaient favorables à une société plus ouverte et tolérante sont revenus au pouvoir. Mais le mal était fait. La corruption était généralisée. Ceux qui tiraient les ficelles de l’économie contrôlaient également les gangs, le trafic de drogue, les juges, les chaînes de télévision, les dirigeants religieux et le Parlement. Tous les rouages nécessaires à l’avènement d’une société moderne étaient en place, mais le mécanisme n’a jamais été enclenché. Réformer le pays tout en maîtrisant la dette en perpétuelle croissance à l’égard de la Chine était une tâche impossible.
Et donc aucun projet pour s’adapter à la montée des eaux n’a été pensé. Les élites se sont acheté des pied-à-terre à Londres, Colombo, Paris ou Sydney. L’argent partait à l’étranger. Dans le même temps, d’énormes complexes touristiques ont été construits pour ces élites mondialisées à la recherche de vacances dans un environnement préservé et isolé, loin de la pollution de Pékin ou New Delhi. Malé est devenue une ville d’îles et de tours, les récifs coralliens de l’atoll Faafu ont été encerclés de ponts et les îles de plus en plus surpeuplées. Vos chefs religieux refusaient de voir les dégradations de l’environnement. Dieu allait continuer à pourvoir à tous vos besoins. La consommation de pétrole ne faisait qu’augmenter d’année en année, tout comme les émissions de gaz à effet de serre, mais ce n’était rien comparé au reste du monde. Votre pays n’était pas responsable des bouleversements climatiques. L’Occident en revanche y était pour beaucoup, même si au début du XXIe c’est surtout en Inde, votre allié historique et voisin, et en Chine, généreux contributeur, propriétaire des résidences hôtelières et pourvoyeur du plus grand nombre de touristes, que s’est joué votre avenir.
Soixante-dix ans avant que vos îles ne sombrent, nous savions que les changements climatiques allaient avoir des conséquences dramatiques. En 1990, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (le GIEC) avait remis son premier rapport sur les changements climatiques, un condensé de contributions scientifiques qui exhortait tous les pays à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone.
Certains pays prirent des mesures radicales pour améliorer leur bilan carbone, mais avec le développement de la prospérité dans le monde entier, les émissions furent 60 % plus élevés en 2014 que vingt-cinq ans auparavant.
« L’information ne manquait pas. Nous n’en tenions pas compte, ou alors nous ne mesurions pas les conséquences de nos actes. »
Pour une large part, le problème était lié à un manque de communication, mais surtout à notre esprit étroit : nous préférions ne pas penser à l’inconnu. Les changements climatiques étaient perçus comme une “macroréalité”, trop complexe à appréhender. D’où un sentiment d’impuissance qui engendrait le laisser-aller. Les nombreux faits énoncés par Vollmann dans son ouvrage sur le CO2 et ses effets mortels étaient à l’aune des changements climatiques – si vastes et si déprimants qu’on n’arrivait pas à les assimiler, trop affligeants et terrifiants pour que notre esprit puisse les accepter. Même un livre plus bref, plus percutant, comme The Uninhabitable Earth de David Wallace-Wells [2019, non traduit en français], où l’auteur résume les données scientifiques les plus récentes concernant la situation en 2019 et les prévisions les mieux informées quant à l’avenir, donnait envie de préserver sa conscience face à l’horreur. D’ailleurs, vers le milieu du livre, le journaliste se demandait s’il n’avait pas perdu tous ses lecteurs.
À cette époque-là, nous nous inquiétions de façon abstraite. Pas suffisamment pour démêler les énormes problèmes dont nous étions pourtant conscients. Nous étions obsédés par la montée du niveau de la mer – tout le monde savait que votre pays était condamné. Sur la seule année 2017, l’Antarctique a perdu 200 milliards de tonnes de glace. Mais nous avons prêté moins d’attention aux autres problèmes attribués aux changements climatiques : les vagues de chaleur plus fréquentes, qui faisaient des morts parmi les jeunes et les vieillards ; la diminution des récoltes et la réduction alarmante de la valeur nutritives des aliments ; la hausse des températures et la multiplication des épisodes de sécheresse ; les pénuries d’eau qui touchaient des grandes villes dans le monde entier, à mesure que les nappes phréatiques s’asséchaient ; ou les 28 000 cours d’eau de Chine qui avaient disparu en dix ans.
Notre problème était jusqu’à un certain point un manque d’imagination, comme l’ont signalé certains auteurs de notre époque, notamment Amitav Ghosh, dans son livre lumineux The Great Derangement [2016, non traduit en français]. Il se plaignait qu’aucun auteur de fiction n’ait réussi à s’emparer des changements climatiques. Pourtant, comme le soulignait Wallace-Wells, le climat n’était pas au beau fixe au cinéma comme dans les séries. Que l’on pense à la prophétie de Game of Thrones (“L’hiver vient”) ou à l’aridité qui régnait dans les opus plus récents de Mad Max et de Blade Runner. Loin de constituer une mise en garde, cela n’a servi qu’à nous détourner de la réalité ou à nous endormir. Aucun film, aucun roman, ne pouvait rendre compte de l’échelle des dérèglements climatiques. Trop vaste pour être soumise aux conventions romanesques. Pas de héros individuel ni l’once d’une possible rédemption, pas de basculement d’un monde à l’autre, ni d’évolution narrative évidente, pas de discours porteur d’un avenir meilleur. Un roman énonçant les faits, à savoir que nous avions déjà envoyé assez de CO2 dans l’atmosphère pour changer la Terre irrévocablement, aurait sans doute eu du mal à retenir ses lecteurs. Alors même que les connaissances scientifiques progressaient, nous avons détourné nos regards.
« Nous savions donc ce qui vous attendait, même si nous ne pouvions pas nous décider à arrêter les frais, ou même à limiter les dégâts. »
En 2018, il était sans doute déjà trop tard pour stopper une augmentation des températures de 2 °C, dans la mesure où le dioxyde de carbone et le méthane peuvent subsister dans l’atmosphère pendant des siècles. Mais nous aurions pu éviter la catastrophe de hausses supplémentaires. Au lieu de cela, nous avons persisté dans l’erreur. Tels des zombies du climat, incapables d’imaginer l’avenir que nous nous préparions.
Si nous avions commencé en 2000, il aurait fallu réduire les émissions de gaz carbonique de 3 % par an, soit un seuil gérable, pour maintenir la hausse des températures à 2 °C. Si nous avions commencé en 2019, il aurait fallu baisser de 10 % par an. Cela nous aurait coûté environ 3 000 milliards de dollars [2 500 milliards d’euros] par an en investissements dans les énergies propres si nous avions voulu limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C – une somme considérable, mais bien en dessous des quelque 5 000 milliards par an [4 200 euros] engloutis par les énergies fossiles sous forme de subventions diverses. Si, comme l’affirmait Wallace-Wells, les 10 % les plus riches de la population mondiale avaient réduit leurs émissions au niveau moyen de l’Union européenne, nous aurions pu limiter la production mondiale de dioxyde de carbone de 35 %. Notre manque de volonté politique, avec des dirigeants qui tournaient en dérision le moindre début de solution, rendait cela impossible.
Outre nos défaillances politiques et nos partis pris cognitifs, nous croyions dur comme fer en un sauveur technologique. (Elon Musk va nous sauver – et sinon, il va nous emmener vers une autre planète à bord de l’une de ses fusées !) Tandis que nous attendions notre messie technologique, nous sommes devenus paradoxalement suspicieux envers la science. Des “experts” voulaient interdire les hamburgers et remplacer votre grosse cylindrée par une minuscule petite voiture. Nous n’étions pas seulement bêtes, nous étions aussi insouciants et laxistes à un point qui doit vous sembler insupportable. Certains ont inventé une nouvelle monnaie pour les spéculateurs et ceux qui blanchissent l’argent, le bitcoin. Pour produire cette monnaie, des entrepôts d’ordinateurs gourmands en énergie devaient mouliner des lignes de code – un processus remplaçable par la réécriture de l’algorithme. La quantité d’énergie consommée par cette activité était ahurissante : pour fabriquer une monnaie qui n’apportait absolument rien à la collectivité, on utilisait l’équivalent en énergie de tous les panneaux solaires installés sur Terre jusqu’en 2018.
« Chaque année, le bitcoin produisait la même quantité de dioxyde de carbone que 1 million de vols transatlantiques. »
Face à des gaspillages d’une telle ampleur, on pouvait se demander à quoi bon réaliser les changements nécessaires. Même si nous avions conduit de petites voitures électriques, même si nous n’avions plus mangé que des hamburgers végans, ces beaux efforts auraient été réduits à néant par le seul développement de l’extraction du charbon en Inde. La Chine avait coulé plus de béton en trois ans au début du XXIe siècle que les États-Unis durant les cent années qui avaient précédé. Et cela principalement pour garantir des taux de croissance que le Parti communiste chinois jugeait nécessaires à sa pérennité. Tout ce que nous aurions pu faire individuellement ne pesait rien face aux décisions du Politburo.
Tous nos efforts pour réduire les émissions ou mettre fin au réchauffement avaient un coût qui nous paraissait excessif. Les biocarburants supposaient de couper davantage de forêts, et donc d’émettre le CO2 qu’elles renfermaient. En outre, l’utilisation de ces carburants faisait monter les prix de l’alimentation. Vaporiser du dioxyde de soufre dans l’atmosphère, comme font les volcans, afin de refroidir la planète, produisait des pluies acides et perturbait encore davantage le climat. La capture du gaz carbonique émis par les centrales à charbon aurait pu être abordable si nous avions été capables d’imposer une taxe suffisante sur les émissions. Pour les responsables politiques, c’était la quadrature du cercle. Adeptes de la pensée magique, nous ne tenions aucun compte de ce que l’ingénieur américain Howard Herzog, spécialiste du carbone, écrivait dans un petit guide sur la capture du carbone :
« Le meilleur moyen d’ôter du CO2 de l’atmosphère, c’est encore de ne pas en émettre du tout. »
Alors que je vous écris, je me souviens de cette journée où j’étais assis sur une plage s’étendant à perte de vue, sur l’île de Kinolhas, dans l’atoll de Raa. Nous étions en début de soirée, le soleil se couchait, des familles étaient installées çà et là sur le sable blanc. Aux Maldives, la touffeur équatoriale était toujours adoucie par la mer et la brise. La température de l’air et de l’eau était parfaite. Un catamaran était amarré à quelques centaines de mètres de la côte, non loin de “l’île aux pique-niques” inhabitée, où les habitants allaient récolter des feuilles de palmier et des noix de coco. La famille néerlandaise qui l’avait loué était venue manger une salade de riz au thon et nager avec des tubas à travers le récif corallien. Au fil des millénaires, des bancs de poissons-perroquets avaient grignoté le corail et l’avaient réduit en fine poudre de sable blanc qui constitue l’île, chaque poisson ajoutant quotidiennement 250 grammes de sable.
Vous avez sans doute la nostalgie de ce qu’était votre pays. Les Maldives du passé n’étaient pourtant pas un paradis. Elles étaient marquées par le chômage, la consommation d’héroïne, la vénalité, la bêtise. Des prédicateurs saoudiens y imposaient leurs mœurs austères. Mais, au crépuscule, à Kinolhas, il régnait une langueur et une paix irrésistibles. Les palmiers et les hauts buissons de moringas cachaient les maisons de l’île, dont la plupart étaient construites à distance de la plage. Leurs murs faits de corail étaient peints en fuchsia et en blanc. Je garde en tête l’image de ce petit garçon. Il aidait sa mère à arroser les bougainvilliers qui poussaient dans des pots. Il s’aspergeait de plus grandes quantités d’eau qu’il n’en répandait sur les plantes sèches. Tandis que leurs mères bavardaient, des enfants se poursuivaient à travers les palmiers. Ces enfants sont sans doute la dernière génération à avoir connu ce mode de vie.