Et si la fin du monde était une bonne nouvelle ?

Effondrement, collapsologie, désastre… Le vocabulaire de la catastrophe est de plus en plus présent. Trop ? Loin d’être paralysante, la peur est vue par certains comme notre meilleure chance de passer à l’action – et donc de pouvoir construire un monde meilleur. Voici leurs points de vue.

« La situation est pire, bien pire que vous ne l’imaginez », écrit David Wallace-Wells en guise d’introduction à La Terre inhabitable. Vivre avec 4 °C de plus, son dernier livre [tout juste traduit chez Robert Laffont] à propos de l’impact du dérèglement climatique sur notre quotidien.

Dans des villes devenues étouffantes, le bitume des routes commencera à fondre, et le métal des voies ferrées à se distordre. Une augmentation des températures de 5 °C plongerait l’essentiel de notre planète dans un état de sécheresse permanente [dans le pire des scénarios développé en 2014 dans le dernier rapport d’évaluation du Giec – le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat –, la hausse des températures atteindra 4,8 °C en 2100 par rapport à la période 1986-2005]. Et si le niveau des océans augmente de 6 mètres – une projection optimiste –, près de 375 millions d’êtres humains verront leur habitat noyé sous les eaux. [La possibilité d’une élévation des océans de 6 mètres par rapport à leur niveau actuel a été avancée dans un article paru en juin 2018 dans la revue Nature Geoscience – soit un niveau près de 6 fois supérieur à celui projeté par le Giec dans le pire des scénarios développés dans son rapport spécial sur les océans daté de septembre 2019].

Certaines de ces images apocalyptiques ne sont pas des projections dans l’avenir, mais des constats récents : lors de l’incendie de Camp Fire qui a ravagé la Californie à la fin de l’année 2018, des rescapés ont été contraints, pour fuir l’avancée des flammes de « courir le sprint entre des voitures en pleine explosion, leurs baskets fondant sur l’asphalte ».

La teneur de ce livre ne devrait pas surprendre grand monde. Nous nous dirigeons vers – ou plutôt nous sommes entrés dans – une ère de pénurie d’eau, d’incendies destructeurs, de hausse du niveau des mers et de phénomènes climatiques extrêmes. Lire ce livre nous amène à nous poser de graves questions sur notre avenir : quand la ville où j’habite sera-t-elle menacée par les eaux ? Où devrai-je aller m’installer ? Où vivront mes futurs enfants ? Devrais-je seulement avoir des enfants ?

La plus grande bataille de l’histoire de l’humanité

David Wallace-Wells tient toutefois à ne pas céder au fatalisme. Dans un entretien donné à la radio publique américaine NPR, il reconnaissait que « chaque minuscule augmentation de la température a des conséquences » et que nous ne pouvons pas arrêter le processus du réchauffement planétaire, mais maîtriser ses effets de manière à ce qu’il ne produise pas un avenir totalement apocalyptique, mais « seulement difficile ».

Il y a quelques années, j’ai demandé à Bill McKibben, auteur militant et spécialiste du climat, comment il faisait pour résister à la tentation de la dépression, sachant le nombre d’heures qu’il consacrait à ces questions. Il m’a répondu que le secret était simplement de lutter ; que la situation n’était désespérante que si l’on pensait que l’on ne pouvait absolument rien y faire.

« C’est la plus grande bataille de l’histoire de l’humanité, son issue aura des conséquences à l’échelle des temps géologiques, et c’est maintenant qu’il faut la mener. »

Blocages mentaux

En 2008 et 2009, l’American Psychological Association a mis en place un groupe d’étude pour examiner les liens entre dérèglement climatique et attitude psychologique. Ses travaux avaient montré [à l’époque] que, tout en reconnaissant l’importance de ce problème, les gens ne le « perçoivent pas comme une urgence ».

Les chercheurs ont identifié plusieurs blocages mentaux contribuant à cette attitude blasée. Les sujets interrogés n’étaient pas entièrement convaincus de la réalité du réchauffement planétaire, ils ne croyaient pas les scientifiques ou n’acceptaient pas que ce réchauffement était provoqué par les activités humaines. Ils avaient tendance à minimiser les risques et à croire qu’il y avait encore largement le temps de procéder à des changements avant que les conséquences de ce dérèglement ne se fassent sentir.

La posture de l’impuissance nous convient

Tout juste dix ans plus tard, ces raisonnements paraissent antédiluviens. Deux barrières mentales identifiées par cette étude demeurent néanmoins des obstacles à l’action : la première concerne nos habitudes, la seconde le sentiment d’impuissance. « Les habitudes quasi automatiques sont extrêmement résistantes au changement, notait l’étude. Les gens pensent aussi que leur action est trop limitée pour faire une quelconque différence, et ils choisissent de ne rien faire. »

Une observation que reprend Wallace-Wells dans son livre :

« La posture intellectuelle de l’impuissance semble particulièrement nous convenir. »

Alors que le doute et le déni autour du dérèglement climatique ont reculé, ils ont été remplacés par des sentiments – tout aussi paralysants – comme la panique, l’angoisse et la résignation.

Alors que nous commençons à vivre avec les effets dramatiques du réchauffement planétaire, « nous entrons – que cela nous plaise ou non – sur le terrain psychologique », explique John Fraser, psychologue spécialisé dans les symptômes de burn-out et de traumatisme chez les militants défenseurs de l’environnement. « Nous devons aller au-delà des prophéties de désastres qui terrorisent les gens », poursuit-il.

Les réactions au dérèglement climatique s’inscrivent généralement sur un spectre allant du déni et de l’indifférence complète à un état d’alarme aigu. Nous sommes de plus en plus préoccupés. En 2009, une étude menée par les universités Yale et George-Mason a défini six catégories de réaction dans la population américaine : alarmé, inquiet, prudent, indifférent, sceptique et négateur. Il y a dix ans, 18 % des Américains entraient dans le groupe des citoyens « alarmés » ; en 2018, ce chiffre était de 29 %.

Les idées ambitieuses ne manquent pas

Fraser ne veut pas faire peur aux gens, il veut qu’ils se mobilisent. Jamais il ne se départ de son attitude positive, orientée vers les solutions. « L’Amérique s’est dotée de lignes ferroviaires en seulement quelques années et il ne nous a fallu que quelques années pour envoyer un homme sur la Lune », rappelle-t-il. Et les idées ambitieuses ne manquent pas : les usines « zéro carbone » coûtent très cher, mais elles existent ; certains plaident pour une relance de l’énergie nucléaire ; d’autres défendent un Green New Deal et prônent la fin des énergies fossiles et des subventions à ce secteur, ainsi que le développement accru des transports publics.

Dans la Silicon Valley apparaissent des solutions plus technologiques que politiques, comme l’idée d’inonder des déserts pour faire pousser des algues agissant comme des puits à carbone ou de recourir à des techniques d’électrochimie pour permettre aux roches d’absorber le carbone de l’air [sur les « technoptimistes », lire aussi ci-dessous]. Pour Fraser, la meilleure façon de communiquer sur les problèmes environnementaux est de mettre en avant les solutions positives qui existent. « Ce qu’il faut, c’est être porteur d’espoir », résume-t-il.

« Le premier pas vers une réponse constructive au problème est le sentiment qu’il n’est pas insoluble. »

La peur, une réaction saine

« Est-ce qu’il est pertinent d’être terrifié ? Non, affirme Fraser. Parce que cela vous paralyse. »

Psychologue clinicienne de formation, Margaret Klein Salamon n’est toutefois pas de cet avis. Fondatrice d’un groupe d’action pour le climat, elle ne considère pas la peur comme un facteur paralysant, mais comme une réponse nécessaire qui alerte les gens, les incite à reconnaître le danger et à passer à l’action. En outre, dit-elle, vu la situation, il est parfaitement rationnel de ressentir une peur aiguë. « C’est important d’avoir peur de quelque chose qui menace de nous tuer, ajoute-t-elle, c’est une réaction saine. » De son point de vue, il est nécessaire de mesurer la gravité de l’urgence, à la fois pour susciter des comportements responsables et pour profiter des bénéfices cognitifs liés au fait de « vivre avec la réalité du dérèglement climatique ». Issue d’une famille de psychothérapeutes, elle considère la thérapie comme « une affaire de famille ». Elle est l’auteure de Transform Yourself with Climate Truth [« Se transformer avec le changement climatique », inédit en français], un livre de développement personnel sur le sujet.

Le climat au coeur de nos contradictions

Pour Salamon, il n’est pas surprenant que les gens n’arrivent pas à intégrer la réalité du dérèglement climatique et qu’ils développent des mécanismes de défense pour le nier ou le minimiser. Dans vingt ans, les épisodes caniculaires d’aujourd’hui seront devenus la norme. En 2045, plus de 300’000 logements américains auront disparu dans l’océan ; d’ici à 2100, près de mille milliards de biens immobiliers auront été ainsi perdus rien qu’aux États-Unis [chiffres tirés d’une étude de l’Union of Concerned Scientists, un groupement de scientifiques et de citoyens].

À mesure que les températures augmentent, les plantes produisent plus de sucres et moins de nutriments – d’ici à 2050, les légumes n’auront plus rien à envier à la junk food [d’après un article paru en août 2017 dans la revue Environmental Health Perspective]. Un grand nombre de facteurs qui contribuent au dérèglement climatique sont aussi des éléments centraux de notre quotidien et de notre confort matériel : consommer de la viande, voyager en avion, avoir l’air conditionné.

« C’est une caractéristique de notre condition humaine que d’être mû par des intérêts divergents, c’est comme ça que se créent les mécanismes de défense », explique Salamon.

Cette dernière organise régulièrement des sessions téléphoniques durant lesquelles les gens peuvent exprimer leur ressenti vis-à-vis du dérèglement climatique et de l’engagement en faveur de l’environnement. Ces appels font ressortir toutes sortes d’émotions : culpabilité, honte, sentiment de perte, de panique, d’impuissance, voire de « jubilation destructive » chez ceux qui pendant des années ont tiré la sonnette d’alarme en vain et ressentent aujourd’hui une grande colère. Salamon insiste sur l’importance de traiter le dérèglement climatique comme un phénomène émotionnel et personnel et pas seulement scientifique. Tout le monde doit faire le deuil de son avenir. Le futur ne sera pas tel que nous l’avions imaginé. Le monde sera plus sec, plus dense, plus dangereux et plus austère.

En octobre 2007, Wallace-Wells a participé à la conférence annuelle de la Society of Environmental Journalists intitulée « Récits apocalyptiques : éthique et efficacité du journalisme d’apocalypse ». Les échanges ont largement tourné autour de la limite entre l’utilité de susciter de la peur chez les lecteurs et celle de leur apporter de l’espoir. Partisan de la peur, Wallace-Wells a rappelé ce que l’écrivain Ta-Nehisi Coates lui a un jour confié : « Il ne faut pas laisser notre besoin d’espoir bâillonner ceux qui disent la réalité. » Car la peur est utile, avance Wallace-Wells : c’est le principe de la destruction mutuelle assurée qui a encouragé les dirigeants mondiaux à mettre fin à la guerre froide. Et la peur du cancer incite bien des fumeurs à cesser de fumer. « C’est un peu trop simpliste de penser que tout ce qui fait peur a automatiquement un effet paralysant sur les gens. Je trouve que c’est assez condescendant », ajoute-t-il.

Travail de deuil

Une autre invitée [à cette conférence], la psychologue et spécialiste des processus de communication Renee Lertzman avançait, elle, qu’il était impératif de « sortir de la dichotomie » entre peur et espoir, ou entre réalité et positivité. Pour elle, le problème avec les articles apocalyptiques n’est pas nécessairement qu’ils font peur, mais plutôt qu’ils s’apparentent à des récits cinématographiques qui placent ceux qui les lisent dans la position « politiquement neutralisante » de « spectateurs à la fois captivés et effrayés » n’ayant aucune prise sur le cours de l’histoire. Dans son livre Environmental Melancholia [inédit en français], Lertzman affirme que la passivité tient en bonne partie à un travail de deuil non effectué concernant les ravages subis par notre environnement. Ce « sentiment de perte vague et sous-jacent » enferme dans l’inaction, écrit-elle.

Les gens ont besoin, explique-t-elle, d’espaces de discussion pour exprimer leurs propres sentiments – ou tout au moins prendre conscience de ceux-ci. Le simple fait de commencer une conversation en prenant le temps de dire « Mince, c’est vraiment grave », permet de « libérer beaucoup d’énergie pour basculer dans un mode de recherche de solutions ». Ce processus d’acceptation est un classique de la psychologie : il faut d’abord reconnaître qu’un sujet est difficile avant de l’explorer.

L’engagement comme seul remède à l’angoisse climatique

Cela m’a fait penser à la façon dont un médecin plein de tact annonce une mauvaise nouvelle à un patient. Mais pour Lertzman, les choses un peu plus compliquées que cela. Dans la mesure où nous sommes responsables du dérèglement climatique, en discuter revient plutôt à parler de problèmes de santé directement corrélés à certaines de nos mauvaises habitudes. Nous seulement vous devez faire face à de sombres perspectives d’avenir, mais, en plus, vous devez reconnaître que vous avez contribué à leur survenue.

« Nous devons accepter le fait que notre mode de vie n’est plus viable et que nous devons maintenant nous montrer à la hauteur du problème », résume-t-elle.

« Ce qui fonctionne vraiment bien, c’est quand les gens se sentent invités et encouragés à participer à quelque chose de constructif, tout en ayant conscience de la gravité de la situation », poursuit Lertzman. Un raisonnement qui fait écho aux recommandations de Bill McKibben, selon lequel le seul remède à l’angoisse climatique est l’engagement. Susan Clayton, professeure de psychologie sociale et de sciences de l’environnement (également membre du groupe d’étude de l’American Psychological Association formé il y a dix ans) avance un argument analogue, disant que ce qui est bon pour le climat – sous forme de participation à un effort collectif – est également bon pour le mental. « C’est un peu comme le mouvement des droits civiques [pour la reconnaissance des droits des Africains-Américains aux États-Unis dans les années 1950 et 1960], dit-elle. Le fait de se rassembler nous donne de l’énergie et de l’assurance. »

Le risque d’annihilation n’est pas nouveau

Dans un texte très émouvant posté sur la plateforme Medium, Mary Annaïse Heglar, qui travaille pour [l’ONG] Natural Resources Defense Council, estime que les militants écologistes ont beaucoup à apprendre du mouvement des droits civiques. Le dérèglement climatique est peut-être la première menace existentielle à concerner l’ensemble de l’humanité, mais les États-Unis ont constitué une menace existentielle pour les Noirs pendant des centaines d’années. À propos des “lois Jim Crow” [surnom donné à l’ensemble des lois raciales promulguées dans les États du Sud entre 1876 et 1964], Heglar écrit :

« Je voudrais que vous mesuriez à quel point [ces lois] paraissaient insurmontables et inamovibles. Je voudrais que vous compreniez qu’il n’y avait pas de lueur au bout du tunnel. Eux aussi [les Africains-Américains] avaient peur pour chaque nouvel enfant arrivant dans ce monde. »

Les inondations et les incendies à venir sont peut-être sans précédent, mais le risque d’annihilation, lui, n’est pas nouveau. Dans leurs réflexions sur le changement climatique, Wallace-Wells comme Salamon évoquent leurs ancêtres rescapés de l’Holocauste. Dit comme cela, l’attitude des climatosceptiques silencieux – pas ceux qui nient le phénomène, mais ceux qui préfèrent faire l’autruche pour s’épargner de l’inconfort – n’est pas seulement intenable, elle est aussi immature. « Vous ne vous battez pas contre quelque chose comme ça [le réchauffement] parce que vous pensez que vous allez gagner, souligne Heglar. Vous vous battez parce que vous le devez. »

Une expérience physique

À peu près au milieu de La Terre inhabitable, Wallace-Wells s’interrompt un instant pour féliciter ses lecteurs qui « ne manque[nt] pas de courage » pour l’avoir suivi à travers un catalogue qui contient « suffisamment d’horreurs pour susciter une crise de panique chez le plus optimiste des observateurs ». De fait, la lecture de ce livre a été pour moi une expérience étonnamment physique : je sentais les battements de mon cœur s’accélérer alors que je lisais les détails de catastrophes à venir. Les larmes me sont montées aux yeux lorsque j’ai pu superposer les projections climatiques de l’auteur avec les décennies à venir de ma propre existence – ou avec la vie des enfants que j’aurai peut-être. Toutefois, à mesure que j’avançais, je commençais à m’acclimater et, au bout de quelques jours, j’arrivais à lire sans que mon instinct de rejet ou de fuite ne s’interpose entre moi et le contenu du livre. Ce fut un sentiment étrangement libérateur.

Au cours du siècle dernier, les énergies fossiles et le capitalisme industriel nous ont offert un mode de vie confortable. Ils ont permis à des milliards d’êtres humains d’accéder à la « classe moyenne ». C’est pourtant un système qui doit être entièrement revu. Les gens, écrit Wallace-Wells, ont tendance à juger les systèmes humains plus immuables que les systèmes naturels. C’est ainsi que « [l’idée de] la rénovation du capitalisme afin qu’il récompense moins l’extraction de combustible fossile paraît plus improbable que la suspension de soufre dans l’air pour rafraîchir la planète de 1 ou 2 °C et teinter le ciel en rouge » [référence à une idée avancée au milieu des années 2000 par le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen, qui évoquait la possibilité de lancer 1 à 2 tonnes de ce gaz dans la stratosphère de sorte à réfléchir une partie des rayons du soleil pour faire baisser la température sur terre].

C’est aussi la raison pour laquelle il peut paraître plus simple de construire des usines pour aspirer le CO2 de l’atmosphère plutôt que de cesser de subventionner les énergies fossiles, écrit-il. Voilà les deux réalités contradictoires que nous devons intégrer : la survie de notre monde est incompatible avec les énergies fossiles et, en même temps, ce sont les énergies fossiles qui ont façonné notre monde.

La décarbonisation de nos économies ne sera pas une tâche facile, mais elle est nécessaire. Ce sera dur, mais pas aussi dur que la série de désastres qui s’abattront sur nous si nous ne faisons rien. C’est à mon avis le grand point fort de l’approche narrative de Wallace-Wells. Il ne s’agit alors pas de renoncer à une Terre habitable, mais à un siècle de règne de l’automobile et de déforestation sauvage, à des années de consommation illimitée de viande et de voyages bon marché, et enfin à une croissance économique massive comme fondement de notre système. Réformer les économies fondées sur les énergies fossiles représentera indéniablement une perte, mais ces sacrifices sont incomparablement plus supportables que ce qui menace d’arriver. Ce processus donnera lieu à toutes sortes de difficultés : les problèmes de l’action collective, les incertitudes scientifiques, les défis technologiques, la mobilisation politique, et bien d’autres encore. Mais choisir l’inaction aujourd’hui, c’est renoncer à la raison.