Les mensonges du lobby exxon
Lorsqu’en janvier dernier le romancier Michael Crichton a pris la parole à Washington devant une assistance conviée à un déjeuner-débat, à première vue, on aurait pu penser qu’il ne s’agissait que d’une banale tournée promotionnelle d’un auteur à succès qui avait un livre à vendre. De fait, Crichton était bien là pour assurer la promo de son dernier thriller, State of Fear [Etat de peur, non paru en français]. Dans ce roman antiécologiste à suspense, de sombres écoterroristes tentent de provoquer des catastrophes naturelles pour entretenir des craintes totalement injustifiées sur le changement climatique planétaire. Malgré ce scénario fantaisiste, l’auteur a été accueilli comme un expert par les conseillers politiques bon chic bon genre qui se pressaient ce jour-là dans les élégants salons du Centre de conférences Wohlstetter de l’American Enterprise Institute for Public Policy Research (AEI). Dans son discours de présentation, Christopher DeMuth, président de l’AEI et ancien responsable du budget de Reagan, félicita le romancier d’avoir ainsi réussi à mettre « les données scientifiques les plus sérieuses à la portée d’un public populaire, à travers un récit palpitant ». La conférence était organisée sur le thème : « Quelle politique scientifique pour le XXIe siècle »
Du haut de ses deux mètres, Crichton, médecin de formation, a la stature d’un joueur de basket-ball et sa prestance comme son passé lui confèrent un « anticonformiste par nature », mais, ce jour-là, ses propos n’avaient rien pour faire sourciller son public de l’AEI. « J’ai consacré toutes ces dernières années à étudier à la loupe les questions environnementales, et plus particulièrement le réchauffement planétaire », déclara-t-il avec quelque solennité. « Et j’ai été profondément troublé par ce que j’ai découvert, surtout parce que les preuves avancées sur un grand nombre de questions écologiques présentent, à mon sens, des failles scandaleuses et manquent de fondement.» Après quoi, il entreprit d’éreinter une étude de 1998 sur l’évolution historique des températures, contre laquelle les conservateurs avaient déjà maintes fois choisi de cibler leurs attaques.
Mother Jones a recensé une quarantaine d’organisations financées par ce groupe pétrolier qui ont cherché à saper les résultats scientifiques généralement admis sur le changement climatique planétaire, ou bien entretiennent des liens avec une petite coterie de scientifiques « sceptiques ».
Pratiquement toute la communauté scientifique s’accorde à dire que les gaz à effet de serre d’origine humaine sont responsables d’une hausse des températures moyennes du globe. Mais les think tanks conservateurs s’emploient à démentir cette conclusion par une campagne de désinformation exploitant des « rapports » contradictoires qui cherchent à se donner toutes les apparences du sérieux pour faire contrepoids aux études scientifiques scrupuleusement vérifiées. Ces think tanks assurent par ailleurs une couverture intellectuelle à ceux qui refusent de se rendre aux conclusions de la science la plus sérieuse qui soit actuellement ; ils offrent des munitions aux législateurs conservateurs comme James Inhofe, sénateur républicain et président de la commission sénatoriale de l’Environnement et des Travaux publics, qui qualifie le réchauffement planétaire de « canular ».
Crichton dresse un parallèle entre les climatologues et les nazis
Cet effort concerté reflète les convictions des conservateurs les plus farouchement attachés au libéralisme économique, et donc opposés à toute réglementation contraignante. Mais un autre facteur est en jeu : non contents de bénéficier du soutien de personnalités qui partagent leur sensibilité et de fondations qui leur sont idéologiquement favorables, ces groupes de réflexion sont financés par ExxonMobil, la première compagnie pétrolière du monde. Mother Jones a recensé une quarantaine d’organisations financées par ce groupe pétrolier qui ont cherché à saper les résultats scientifiques généralement admis sur le changement climatique planétaire, ou bien entretiennent des liens avec une petite coterie de scientifiques « sceptiques ». Outre les think tanks, la liste compte également des organes quasi journalistiques comme TechCentralStation.com (un site proposant « des informations, des analyses, des recherches et des commentaires », auquel ExxonMobil a versé 95’000 dollars en 2003), un journaliste de FoxNews.com, et même des groupes religieux et des mouvements des droits civiques. A elles toutes, ces organisations ont encaissé plus de 8 millions de dollars entre 2000 et 2003 (dernière année pour laquelle on dispose de données. Sauf indication contraire, tous les chiffres fournis ci-après portent sur cette période.)
Ainsi, le PDG d’ExxonMobil, Lee Raymond, est également vice-président du conseil d’administration de l’AEI, qui a reçu 960’000 dollars d’ExxonMobil. Le Centre d’études sur les réglementations, créé conjointement par l’AEI et la Brookings Institution, qui accueillait officiellement Crichton, a pour sa part perçu 55’000 dollars.
Pendant la séance des questions-réponses qui a suivi son discours, Michael Crichton a dressé une analogie entre les convaincus du réchauffement planétaire et les eugénistes nazis : « Si Auschwitz a existé, c’est parce que la science a été politisée. » Cette déclaration en a fait frémir quelques-uns dans la salle, mais il n’a effleuré personne que cette manifestation de l’AEI tendait précisément à cela : politiser la science. Il est vrai que l’assistance était acquise à la cause du conférencier. Parmi ceux qui écoutaient d’une oreille attentive, il y avait Myron Ebell, le responsable des politiques sur le réchauffement global et les questions internationales au Competitive Enterprise Institute (CEI), auquel ExxonMobil a consenti la somme faramineuse de 1’380’000 dollars. Etait également présent, au fond de la salle, Paul Driessen, membre du Committee for a Constructive Tomorrow [Comité pour un avenir constructif] (252’000 dollars) et du Center for the Defense of Free Entreprise [Centre de défense de la libre entreprise] (40’000 dollars). Driessen s’est déclaré « réconforté par le fait qu’ExxonMobil et quelques autres groupes se soient levés pour dénoncer haut et fort cette imposture scientifique ».
« ExxonMobil a toujours été très transparent et très ouvert sur le fait que, comme bien d’autres entreprises, institutions et chercheurs respectés, nous pensons que les preuves scientifiques sur les émissions de gaz à effet de serre restent peu concluantes et que les études doivent se poursuivre ».
Dans son rapport de mécénat, ExxonMobil explique soutenir des groupes de réflexion sur les politiques gouvernementales « dont la vocation est de rechercher des solutions libérales aux problèmes de politique ». Ce que l’entreprise ne dit pas, c’est que beaucoup de ces groupes remettent en cause non seulement le protocole de Kyoto ou la loi McCain-Lieberman [qui propose un mécanisme de réduction des émissions de gaz à effet de serre] pour des raisons économiques, mais aussi les études scientifiques portant sur le changement climatique.
Interrogée sur ce point, Lauren Kerr, porte-parole du géant pétrolier, assure qu’« ExxonMobil a toujours été très transparent et très ouvert sur le fait que, comme bien d’autres entreprises, institutions et chercheurs respectés, nous pensons que les preuves scientifiques sur les émissions de gaz à effet de serre restent peu concluantes et que les études doivent se poursuivre ». Elle s’empresse par ailleurs de souligner qu’ExxonMobil sponsorise généreusement des programmes de recherche universitaire – la compagnie envisage ainsi de doter de 100 millions de dollars le Projet sur le climat planétaire et l’énergie de l’université Stanford, et finance même la très prestigieuse Académie nationale des sciences.
« Un grand nombre d’entreprises ont versé des fonds par-ci par-là, mais je serais surpris d’apprendre qu’il y ait eu un mécène plus généreux qu’Exxon. »
Aucune autre entreprise ne semble pourtant se démener autant pour soutenir les détracteurs du réchauffement planétaire. « Un grand nombre d’entreprises ont versé des fonds par-ci par-là, mais je serais surpris d’apprendre qu’il y ait eu un mécène plus généreux qu’Exxon », explique Myron Ebell, représentant du CEI, qui, en 2000, puis à nouveau en 2003, a engagé une procédure judiciaire contre l’Etat afin de faire interrompre la diffusion d’un rapport datant de l’époque Clinton et montrant l’impact des changements climatiques sur les Etats-Unis. Pour ces deux procès, l’avocat principal chargé de défendre le dossier du CEI était Christopher Horner – participant du déjeuner-débat de Crichton –, à qui le CEI verse 60’000 dollars d’honoraires annuels. Or en 2002, ExxonMobil a affecté 60’000 dollars aux « activités juridiques » du CEI.
Les dépenses qu’ExxonMobil consacre aux groupes de réflexion sont sans commune mesure avec son budget de lobbying – 55 millions de dollars au cours des six dernières années, selon le Centre pour la transparence publique. Et ni l’un ni l’autre de ces chiffres n’entame beaucoup le bénéfice net de la compagnie – qui a engrangé 25,3 milliards de dollars l’année dernière. Mais ce « lobbying d’idées » peut sensiblement influencer les politiques gouvernementales.
Prenons par exemple les attaques des amis d’ExxonMobil contre l’Evaluation de l’impact des changements climatiques dans l’Arctique (ACIA). Publiée en novembre dernier, cette étude internationale de référence a mobilisé quelque 300 chercheurs pendant quatre ans. Commanditée par le Conseil arctique (forum intergouvernemental où les Etats-Unis sont représentés), elle relève notamment que l’Arctique est en train de se réchauffer « presque deux fois plus vite que le reste du monde », et que les premiers effets du changement climatique, comme la fonte de la banquise et des glaciers, sont déjà manifestes et « réduiront considérablement l’habitat marin des ours polaires, des phoques et de certains oiseaux marins, précipitant l’extinction de certaines espèces animales ».
Les défenseurs de l’industrie ont tiré à boulets rouges sur cette étude mais, faute de faits scientifiques pour étayer leurs arguments, ils ont utilisé des fragments et des communiqués de presse. « L’alerte sur l’extinction de l’ours polaire a du plomb dans l’aile », proclamait en manchette le chroniqueur de FoxNews.com Steven Milloy, chercheur adjoint au Cato Institute (75’000 dollars d’ExxonMobil) et éditeur du site Internet JunkScience.com. Le surlendemain, le très conservateur Washington Times reprenait dans ses colonnes le même article. Aucun de ces titres de presse ne prenait toutefois la peine de préciser que Milloy, qui bat régulièrement en brèche les inquiétudes sur le climat, dirige deux organisations qui émargent chez ExxonMobil. Au-delà de la question de la déontologie journalistique, et d’un point de vue purement scientifique, les reproches qu’adressait Milloy à l’ACIA étaient d’une telle ineptie qu’ils en étaient comiques. Citant un seul et unique graphique extrait du résumé de 146 pages d’un rapport scrupuleusement annoté qui en compte plus de 1200, il affirmait que le document « se discrédite assez bien tout seul », car les hautes températures enregistrées dans l’Arctique « vers 1940 » donnent à penser que le pic de température actuel pourrait être mis sur le compte de la variabilité naturelle. Ce qui n’a pas empêché d’autres groupes de s’empresser de reprendre à leur compte les accusations de Milloy.
« Il est très rare que les milieux scientifiques parviennent à un consensus aussi marqué que celui qui s’est créé autour de ce sujet. »
Le Fraser Institute de Vancouver, pour ne citer que lui (60’000 dollars), se joignit à la curée, qualifiant le document d’« excellent exemple du stratagème de la panique que privilégient les militants antiénergie : utiliser des modèles informatiques simplifiés pour émettre des hypothèses d’avenir largement injustifiables, afin de produire un inventaire à la Prévert de projections effarantes ». Dans le même communiqué, le Fraser Institute ajoutait que « 2004 a été l’une des années les plus froides de l’histoire récente ». Remarquons qu’un mois plus tard l’Organisation météorologique des Nations unies déclarait 2004 « la quatrième année la plus chaude d’après les relevés de températures effectués depuis 1861 ». Il est vrai que la science n’a pas toujours eu le poids qu’elle a aujourd’hui. Il y a peu encore, pratiquement tous les secteurs industriels exploitant les énergies fossiles – les constructeurs automobiles, les centrales énergétiques, les mines de charbon et même les chemins de fer – se positionnaient aux côtés d’ExxonMobil pour la remettre en cause. En 1989, l’industrie du pétrole, celle de l’automobile et la National Association of Manufacturers [l’Association nationale de l’industrie manufacturière] ont créé la Global Climate Coalition [GCC, Coalition sur le climat planétaire] pour faire front contre les mesures contraignantes adoptées en réponse au réchauffement planétaire.
Une liste noire de climatologues dont Bush allait se débarrasser
Mais tandis que l’industrie mobilisait le camp des sceptiques, une collaboration scientifique internationale se mettait en place, qui devait changer à jamais les termes du débat. En 1988, sous l’égide des Nations unies, des scientifiques et des responsables gouvernementaux ont lancé le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), un organisme scientifique international qui ferait plancher des milliers d’experts sur la question et s’imposerait comme la référence en matière de climatologie. Dans son premier rapport d’évaluation, publié en 1990, le GIEC exprimait encore une marge raisonnable de doute. Mais le deuxième rapport du Groupe, achevé en 1995, concluait que la marque distinctive de l’action humaine était évidente. Le troisième rapport du GIEC, en 2001, affirme que les émissions anthropiques de gaz à effet de serre risquent, si on les laisse progresser hors de tout contrôle, de faire grimper les températures mondiales moyennes de 1,4 °C à 5,8 °C d’ici à 2100. « Il est très rare que les milieux scientifiques parviennent à un consensus aussi marqué que celui qui s’est créé autour de ce sujet », écrivait en 2001 dans son éditorial le rédacteur en chef de la revue Science, Donald Kennedy. Même certaines grandes entreprises qui étaient jusqu’alors du côté des « sceptiques » ont alors changé de camp. Les principales compagnies pétrolières comme Shell, Texaco et British Petroleum, et avec eux plusieurs constructeurs automobiles comme Ford, General Motors et DaimlerChrysler, ont quitté la Global Climate Coalition, qui elle-même a cessé ses activités après 2002.
Pourtant le front du déni persistait – mené notamment par ExxonMobil et l’Institut américain du pétrole, dont ExxonMobil est l’un des membres les plus en vue. L’un des fers de lance du mouvement était Randy Randol, lobbyiste d’ExxonMobil qui a récemment pris sa retraite mais semble avoir été très efficace pendant le premier mandat de George W. Bush. Moins d’un mois après l’entrée en fonction de Bush, il a envoyé un mémorandum au Conseil de la Maison-Blanche sur la qualité de l’environnement (CEQ). Dans ce texte, il dénonçait le président du GIEC de l’époque, Robert Watson, grand nom des sciences atmosphériques, comme quelqu’un qui avait été « choisi par Al Gore » et dont l’objectif réel était d’« offrir une tribune médiatique à ses opinions ». (Lorsque l’existence de ce mémo a été ébruitée, ExxonMobil a pris une position curieuse, admettant que Randol l’avait transmis au CEQ mais précisant qu’il n’émanait ni de lui ni d’aucune autre personne liée à la compagnie.) « Est-il maintenant possible de remplacer Watson à la demande des Etats-Unis ?» interrogeait-il sans ambages. Le texte mettait en cause d’autres experts du climat de l’administration Clinton, cherchant à savoir s’ils avaient été « démis de leur position d’influence ». C’était ni plus ni moins la liste noire des climatologues attachés au gouvernement américain, dressée par l’industrie. Un an plus tard, Bush empêchait la réélection de Watson au poste de président du GIEC.
En fait, les liens d’ExxonMobil avec l’administration actuelle vont beaucoup plus loin, filtrant jusqu’aux niveaux décisionnaires les plus bas mais aussi les plus déterminants. Le mémo « transmis » par Randy Randol recommandait par exemple de faire intervenir Harlan Watson, membre républicain de la commission parlementaire sur les Sciences, pour pousser les efforts diplomatiques des Etats-Unis sur la question du changement climatique. Ce Harlan Watson – rien à voir avec le précédent – est maintenant « responsable des négociations sur le climat » pour le département d’Etat.
Le réchauffement ne serait qu’un immense canular
Dans le même esprit, l’administration Bush a nommé à la tête du CEQ l’ancien avocat de l’Institut américain du pétrole, Philip Cooney – opposant déclaré du protocole de Kyoto, qui dirigeait la « cellule climat » de l’Institut. En juin 2003, le New York Times rapportait que le CEQ avait édulcoré les commentaires sur le changement climatique d’un rapport de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), ce qui avait contraint les chercheurs de l’EPA à dénoncer ce document, lui reprochant de « ne plus offrir une image fidèle du consensus scientifique ».
Le 16 février 2005, 140 pays ont célébré la ratification du protocole de Kyoto. Dans les semaines qui ont précédé, alors que les amis d’ExxonMobil prenaient les devants pour protéger l’administration Bush des critiques que lui vaudrait inévitablement son refus de signer le traité international prévoyant des mesures pour limiter le réchauffement planétaire, une nouvelle audition parlementaire fut organisée. Cet événement, accueilli sous les lambris de bois d’une salle sombre du Sénat, ne pouvait qu’inspirer le respect. Mais il n’était pas plus objectif que le discours de Crichton. Le panel d’experts, sponsorisé par l’Institut George C. Marshall et la Cooler Heads Coalition, réunissait Myron Ebell, l’avocat Christopher Horner et William O’Keefe – dont la carte de visite décline les titres de PDG de l’Institut Marshall, ancien cadre de l’Institut américain du pétrole et président de la Global Climate Coalition.
Mais personne n’incarnait mieux l’esprit de cet événement que le maître de cérémonie lui-même : le sénateur Inhofe. Déclarant que le roman de Crichton devrait être une « lecture obligatoire », il demanda à ceux de l’assistance qui l’avaient lu jusqu’au bout de lever la main. Puis il se lança dans une diatribe contre les tenants du réchauffement climatique et stigmatisa l’étude d’impact sur l’Arctique (ACIA), qui, selon lui, ne s’appuyait sur « aucune note ni citation » – ce qui est effectivement le cas du résumé de l’étude, conçu comme « une synthèse en langage simple » du rapport scientifique dûment référencé. En tout état de cause, Inhofe avait mené sa propre enquête. Il sortit de sa manche un article de Time Magazine remontant à 1974 et, d’un air narquois, cita ce papier vieux de trente ans qui tirait la sonnette d’alarme sur le refroidissement des températures mondiales. Dans un résumé expéditif, il répéta que l’idée que les humains soient responsables d’un réchauffement planétaire était ni plus ni moins « un canular », et qualifia tous ceux qui pensaient autrement d’« hystériques et de gens qui font de l’hystérie leur fonds de commerce. Il s’agit ici d’une véritable religion.» Ayant ainsi balayé d’un revers de main quelque 2’000 scientifiques, toutes les données qu’ils avaient pu collationner, les archives climatiques et les preuves de la fonte des glaciers, du recul des terres insulaires et de la disparition de biotopes, comme autant d’hystériques, de totems et de mythes, Inhofe se jura de continuer à se battre avec détermination pour sa conception de la vérité et de « porter ce combat sur le terrain du Sénat ».